Témoignage : être une maman adoptive

Il y a 5 ans, Maman F. est partie en Chine pour aller chercher sa fille de 2 ans. Elle témoigne :

Avant que je parte pour la Chine, mes collègues me disaient : “Tu vas sauver une vie”. Mes voisins admiraient ma générosité. J’avais seulement envie de leur répondre que c’était pour moi. Après un divorce, j’avais atteint un moment de ma vie où je devais prendre le contrôle. Je voulais être maman, c’était aussi simple que ça. J’ai alors choisi l’adoption.

maman adoptive

L’adoption m’a enseignée beaucoup de choses sur la vie, sur la personne que je suis.

J’ai appris à vivre avec une deuxième culture. Je célèbre les fêtes françaises mais aussi chinoises avec ma fille. Je suis plus ouverte sur le monde qui nous entoure, sur les différentes culture.

J’ai toujours pensé que l’adoption était un heureux évènement, et ça l’est. Mais il y a d’autres partie de l’adoption, moins joyeuses. Tout le monde a déjà entenu parler de la dépression post-partum. Mais peu de personnes connaissent (ou même croient) à la dépression post-adoption. Pourtant, elle existe. Il y a les enfants qui ne sont jamais adoptés et le sentiment de vide qui arrive quand l’adoption est terminée.

Après être allée chercher ma fille en Chine, je suis rentrée en France en pleurs. J’avais vu trop d’enfants  qui ne trouvaient pas de famille. “Sauver un enfant” n’était ma principale motivation à l’adoption mais ça m’a brisé le coeur de voir tous ces orphelins.

J’ai appris à être patiente. J’aime que les choses aillent vite. Pourtant, l’adoption c’est attendre, faire des papiers et attendre encore. On pourrait comparer ça à une grossesse non prévue. L’adoption, c’est attendre quelque chose en ayant aucun contrôle dessus. La patience m’a permise d’être plus heureuse.

L’adoption, c’est aussi faire face au regard des autres.

Quand j’ai adopté ma fille, j’ai eu le droit à une foule de commentaires désobligeants tels que :

“Est-ce que tu vas dire à ta fille qu’elle a été adoptée ?” Oui j’ai fini par lui dire, et si je ne l’avais pas fait, elle s’en serait rendue compte.

“Pourquoi sa maman ne voulait pas d’elle ?” Inutile de répondre à une telle remarque : ça ne les regarde pas.

“Que ferais-tu si les parents biologique de ta fille venaient sonner à ta porte ?” Je les accueillerais, parlerais avec eux, même si ce sera une situation très étrange.

“Ta fille est tellement chanceuse que tu l’ais adoptée. Il y a tellement d’enfant qui ont besoin d’une famille.” L’adoption ne rime pas avec charité. Ces enfants sont nés d’amour, de parents biologiques qui n’ont pas pu élever un enfant. Je considère que c’est moi, la chanceuse.

Avant de commencer les démarches d’adoption, il faut être sûrs qu’on veut un enfant non pas pour se faire aimer, mais pour l’aimer. La patience sera votre meilleur atout car vous ne pouvez pas contrôler entièrement la démarche. Quand vous accueillerez votre enfant, ne soyez pas étonnés que la période d’adaptation soit longue. Les règles de la maison doivent être expliquées à l’enfant : il doit s’habituer à sa nouvelle vie. Et n’oubliez pas : cet enfant est le vôtre.

Merci à Maman F. pour son témoignage !

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1 Comment
  • Perfectsakura
    septembre 28, 2016

    Très joli témoignage! J’espère qu’elles auront une belle vie toutes les deux.