Mes angoisses (inavouables) de maman

A la seconde même où on pond un petit être, il débarque avec son lot d’angoisses. Il y a celles que l’on appellera « les classiques », que toute maman normalement constituée doit ressentir : peur qu’il tombe malade, peur qu’on l’enlève, peur qu’il meurt, peur de ne pas être à la hauteur… Que des réjouissances… Mais il y a aussi d’autres angoisses, qui arrivent au fur et à mesure que l’enfant grandit. Et qui sont tout aussi sournoises…

 

L’angoisse de la nounou malade

Lundi matin, 6h, tulululu ! (sonnerie de sms) :

« Bonjour c’est la nounou, ma fille a 40 de fièvre, elle tousse et a la morve au nez. Elle est hyper contagieuse donc pas d’école aujourd’hui, juste pour vous prévenir… »

BORDEL !!!! 2 options s’offrent à nous : Soit on tente le diable et on emmène son enfant quand même chez nounou, et être certaine de le récupérer en incubation de virus intense en fin de journée. Soit on fait péter le travail et on garde son enfant avec soi. Au risque de se prendre un belle remarque de son chef « qui commence a en avoir marre de ces mères pondeuses jamais disponibles !!! » BONJOUR L’AMBIANCE.

L’angoisse du faux-plan de dernière minute

Vendredi soir, tu sors du bureau toute guillerette car tu as prévu un weekend de folie avec tes copines. Bébé sera gardé par papi-mamie jusqu’à dimanche, tu chanterai presque l’hymne à la joie dans les bouchons.

Arrivée sur le perron de chez tes parents, ton fils sous le bras, tu n’as pas le temps de sonner que ta mère ouvre la porte en panique. Affolée, elle te dit qu’elle avait complètement oublié qu’elle devait garder fiston. Et qu’ils sont bien embêtés car ils avaient prévu d’aller rendre visite à Tatie Jeanne, très très malade, très très vieille, et habitant très très loin. « Tu comprends on ne va pas désister au dernier moment… mais on peut prendre le petit avec nous ? 5h de voiture ce n’est pas trop, si ? »

Tentant, mais non. Les angoisses « primaires » de mères défilent dans ma tête, les accidents de la route et tout ce qui va avec, merci mais non merci. Me voilà donc repartie, mon fils sous le bras, en train d’envoyer un texto pour décommander mon génial programme de ce weekend. La larme n’est pas loin.

 L’angoisse du doudou disparu

20h tapantes, bébé nourrit, douché, habillé pour la nuit. Tu t’apprêtes à le mettre dans son lit quand soudain. SOUDAIN. S O U D A I N. doudou-tétine ne sont pas là. Alors qu’ils sont censés être dans ce foutu lit, ils ne sont pas là. Tu gardes ton calme, tu poses bébé dans le lit, qui commence à chouiner « doudouuuu titiiiiiite ». Panique à bord, tu te crois dans un épisode des Experts, quand, lampe frontale et loupe à l’œil, tu passes la pièce au peigne fin. OÙ SONT PASSÉS CES PUTAINS DE DOUDOU TÉTINE ? Mystère.

Et puis tu te souviens subitement qu’avant de manger, ton fils s’est pointé dans la cuisine avec les dits doudou-tétine et que tu lui as distraitement demandé d’aller les ranger avant de passer à table. Sur le coup tu n’as pas capté, surtout qu’il est revenu les mains vides, ton cerveau a donc sous-entendu qu’il les avait rangés, COMME DEMANDÉ. Mais non, ce bougre les a cachés quelque part et maintenant tu dois élargir ton champ de recherche à l’appart entier car il n’est pas foutu de te dire où est ce qu’il les a mis. « JESÉPAAAAAA » me répond-il quand je lui demande.

Très bien. Après 20min de recherche effrénée, tu abandonnes et tu tentes de faire adopter un doudou et une tétine un peu différents des originaux.

Originaux qui sont réapparus 3 jours après dans les mains de mon fils, je ne sais d’où, je ne sais comment. Je dois avoir une porte qui donne sur le monde de Narnia chez moi, et mon fils se garde bien de partager le secret de son emplacement.

L’angoisse du frigo vide

Après une journée assez chiante, tu te rends compte que tu n’as pas le temps d’aller faire les courses. Tu essaie de faire marcher ton scanner de mémoire pour te rappeler si tu as de quoi préparer le dîner de ce soir. Tu te dis que ça ira, tu t’en sortiras avec les moyens du bord.

Arrivée à la maison, ton fils commence à crier famine. Tu ouvres ton frigo et tu constates que lui aussi crie famine, genre pas un chuchotis, un vrai cri de guerrier « FAMIIIIIIIINE ». Pas de panique. Tu ouvres les placards, à la recherche d’une boite de conserve, d’un paquet de riz, de quelque chose bordel !! Mais tu tombes nez à nez avec un pot de moutarde, des croutons à l’ail et de la ciboulette.

Bien. Je crois qu’on va commander une pizza. Végétarienne, histoire de se donner bonne conscience. Allo pizza ? Oui, 45min d’attente. Très bien. Vien chéri, on va lire une histoire pendant 45mn. QUARANTE CINQ LONGUES MINUTES.

L’angoisse du ratage de sieste

Dimanche, 6h, ton fils se réveille en pleine forme. Impossible de le rendormir. Tu te vois donc dans l’obligation de sortir du lit pour jouer avec lui, car oui, monsieur ne joue pas tout seul, il te veut avec toi. Te voilà donc la tête dans le c…oltar, à chanter des comptines et à construire des maisons en légo. Il est 11h, l’heure d’aller préparer à manger, pour nourrir la tribu. Tu commences à t’activer en cuisine quand soudain, SILENCE SUSPECT. Ton fils s’est endormi sur le canapé. NON NON NON, TU NE DORMIRAS PAS TOUT DE SUITE !!! Toi qui comptais sur sa sieste d’après-manger pour aller siester toi aussi, tu te rends compte qu’il dort à poings fermés, que ton repas est sur le feu, que tout est entamé et que donc tu te dois de finir, pile le temps pour que ton fils se réveille en pleine forme, prêt à rempiler pour l’après-midi. VDM.

 

Je suis sûre qu’il y en a un paquet d’autres, de ces angoisses de maman, et je suis aussi sûre qu’en grandissant ces angoisses vont devenir encore plus angoissantes. Chouette programme hein !

 

Illustration : Florence Pernet

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2 Comments
  • Sophie
    mars 2, 2017

    Mdrrr j’adore tes articles !

  • Mélanie
    avril 27, 2017

    Salut,
    Comme beaucoup de mères, j’ai aussi connu toutes ces mésaventures. Donc, je sais ce que c’est lorsqu’on se retrouve dans de telles situations. Ce n’est pas la joie, croyez-en mon expérience !