Et les papas dans tout ça ?

Jusqu’à présent, quand on parlait bébé, enfant, grossesse, maternité, chamboulement tout ça tout cas, on pensait surtout à la maman et pas aux papas. Oui parce que bon, c’est quand même chez elle que tout se passe. Son utérus est mis en location pendant 9 mois, elle gonfle, se transforme en pachyderme des prés (ou en belles sylphides des bois pour les plus connasses d’entre nous) et voit leur peau craquelée de vergetures (ou pas, toujours chez nos connasses chéries).

Bref, c’était globalement le domaine féminin.

Cependant, il y a un détail, et pas des moindres, qu’il ne faut pas omettre. Un détail qui fait toute la différence. Dois-je vous rappeler que c’est dans le zizi que tout se passe ? Pas la peine d’avoir étudié 15 ans la génétique sur les drosophiles (tu te rappelles ???? les drosophiles en classe de SVT ??) pour savoir que si dans votre bidou pousse un garçon ou une fille, c’est la graine du zizi qui l’a déterminé. Je ne rentrerais pas plus dans les détails concernant les gênes, les phénotypes et autres termes scientifiques, mais retenons simplement l’importance des papas dans cette aventure.

Ah… les papas.

Il faut l’avouer, ils ne naissent pas pères. Ils le deviennent, à la naissance de l’enfant plus précisément. Voire même quelques mois après pour ceux qui mettent du temps à s’habituer à la chose. Et puis il y a ceux qui vivent la grossesse de leur femme tellement à fond qu’ils se trimballent avec un T-shirt « FUTUR PAPA » dès l’apparition des 2 barres sur le test de grossesse.

Aujourd’hui je vais me pencher sur mon cas, le papa de mon fils.

1/ Être prêt à passer le cap.

Pour le mien, ce fut la croix et la bannière. Chéri étant selon lui « jeune et fougueux » (LOL), il avait beaucoup de mal psychologiquement à accepter l’idée de devenir papa. Pour lui cela représentait toutes sortes de gros mots, tels que « responsabilité », « adulte » ou « avenir »… brrrrr trop angoissant hein ! Alors quand on s’est mariés, à 25 ans pour moi et 27 ans pour lui, et tout en sachant que j’avais envie d’avoir un enfant depuis que j’ai 20 ans, vous vous doutez bien que mon horloge biologique commençait méchamment à tic-taquer dans ma tête. S’en est suivi un combat de longue haleine pour le persuader du bien-fondé de mon envie.

Quand ENFIN, il a accepté d’essayer, il y allait à reculons, « de toute façon ça peut prendre un certain temps alors autant s’y mettre maintenant ». MANQUE DE BOL MON COCO ! Aussitôt décidé, aussitôt procréé.. En fait j’étais déjà enceinte d’un mois quand on a décidé de s’y mettre. Les mystères d’une pilule inefficace.

Quand je suis arrivée avec un test de grossesse positif 5 jours après notre discussion décisive, autant vous dire qu’il a frôlé la syncope. Toutes les couleurs de l’arc en ciel sont passées sur son visage. Pauvre bichette quand j’y repense… On aurait dit un petit enfant qui a peur de l’eau et qu’on vient de pousser violemment dans l’océan glacé en pleine nuit. CHOQUANCE ABSOLUE.

2/ Vivre la grossesse avec sa femme

Après le premier choc encaissé, il fallait donc qu’il vive avec l’idée de devenir papa dans 7 mois (les 2 premiers mois étant passés à la trappe, je le rappelle pour celles qui ne suivent pas). Pour ma part, j’étais tellement, mais tellement, TELLEMENT aux anges, que j’en devenais chiantissime. Aucun symptôme vraiment galère, quelques désagréments tout à fait supportables mais rien de fou. J e vivais le truc pleinement, je ne parlais que de ça, si bien qu’il a fini par se prendre au jeu.

Seulement voilà, monsieur voulait un garçon. Il en faisait une idée fixe, il voulait un garçon pour lui transmettre le savoir masculin, tel un Roi Lion dans sa savane. Pour lui faire plaisir, je lui répétais sans cesse que « oui mon amour, je le sens trop ! C’est un petit gars » alors qu’évidemment je sentais rien du tout et que c’était de la grosse connerie hein… Mais que voulez-vous, il faut y aller doucement avec ces hommes… Arrive ensuite la fameuse écho du 5ème mois, celle où est censée apparaitre la zigounette tant attendue. SAUF QUE MANQUE DE BOL MON COCO DÉCIDEMMENT ! Pas de zigounette ! La gynéco m’annonce une fille. Décomposition du côté de l’homme.

Sur le chemin du retour, il marmonne dans sa barbe « une fille, non mais franchement, j’en ai une à la maison c’était pas suffisant, il fallait qu’une autre piailleuse débarque… Et puis une fille c’est chiant à éduquer, faut se battre avec les garçons, faut faire attention, c’est super chiant putain… » AMBIANCE.

Il s’en est suivi un sacré coup de mou du côté papa. L’engouement qui commençait à apparaître, s’amenuisait de jour en jour telle une bougie fatiguée. De mon côté je vivais la chose tellement bien que son yoyo émotionnel me faisait plus rire qu’autre chose.Même si au fond j’aurai aimé l’avoir un peu plus impliqué avec moi.

Par la suite, j’ai eu à faire une écho morphologique,pour voir la puce en 3D et s’assurer que tout allait bien. A ce stade, mon homme ne venait plus aux échos, ce gros gamin préférait se morfondre dans son coin, sur son garçon qui n’arrivera pas. Je suis donc allée à l’écho 3D seule, mais sans pour autant être attristée, je me savais la plus mature dans cette histoire. Je gérais ça comme une mère gère le caprice de son enfant (ça prouve à quel point j’étais prête à donner la vie !!)

Pendant la consultation, le radiologue regarde son écran et me demande « Vous connaissez le sexe ? Vous voulez le savoir ? ». Je lui réponds que « oui, on m’a déjà dit que c’était une petite minette ! ». Silence du côté du spécialiste. Puis « on vous a dit une fille ? Alors c’est une fille bien spéciale au vue de ce qu’elle a entre les jambes ! »

????????????????????????????????????????????

Moment de flottement.

« KOUAAAAAA ? C’est un garçon ??? Vous êtes sûr ???? » Sourire du médecin, « oui oui regardez, on ne peut pas le louper ce petit zizi ! » et en effet, on ne pouvait pas le louper.

Là, je ne pourrais jamais vous décrire avec justesse ce qu’il s’est passé dans ma tête. J’ai tout de suite pensé au boudeur à la maison et à sa réaction quand il allait apprendre la nouvelle. Les larmes me sont montées instantanément, j’avais tellement hâte de lui annoncer ! Pour ma part, fille ou garçon, surtout pour un premier, je m’en fichais, l’essentiel c’est que cet enfant soit en excellente santé, et c’était le cas (je vous ai dit que j’étais la plus mature dans le couple ahah).

Je pris donc mon dossier et m’en allait, pleine de bonheur. Arrivée à la voiture je me rends compte que ma carte bleue pour payer le parking est restée dans la voiture de mon homme.

Je l’appelle, l’air de rien, et lui demande de me la ramener. « T’es chiante ! T’aurais pu y penser en partant dis ! » GNAGNAGNAGNAGNA SI TU SAVAIS MON COCO !

Il est arrivé 10min plus tard, il s’est approché de ma portière en me tendant la carte. « Elle va bien au moins ? » me demande-t-il du bout des lèvres. « Oui oui tout va bien ! tu veux voir sa bouille ? », il ricane « elle doit avoir ta tête j’en suis sûr… ». Je lui tend le cliché où la zigounette apparait et lui déclare « À mon avis il ressemble plus à son papa, en tout cas pour ce qui est dans le pantalon ».

MOMENT DE SILENCE INTENSE.

Il regarde le cliché comme si c’était l’énigme absolue de la signification de la vie sur terre.

« Tu plaisantes ? TU RIGOLES ???????????? C’EST UN GARCON ????? » En effet chéri, un beau garçon bien équipé !

Je vous passe les détails, il a chialé comme une merde sur ce parking. J’aurais tellement voulu attendre d’être la maison pour au moins filmer sa réaction mais je n’ai pas pu résister. Et ce moment restera à jamais dans mon esprit…

Depuis ce jour, le déclic fut total. Il ne rentrait pas un soir sans une petite tenue, un maillot de foot, des petites baskets. Il s’impliquait encore plus que ce que j’aurais pu espérer.

3/ Devenir papa

Je vous ai déjà raconté mon accouchement ici , et ce mardi 17 mars 2015, à 4h20, Adam a vu le jour. Son papa était à mes côtés, il ne l’a pas quitté d’une semelle quand les infirmières l’ont emporté à sa naissance. Il est revenu quelques instants plus tard son fiston dans les bras.

Je n’existais plus du tout, il ne détachait pas son regard de ce petit bonhomme vieux de quelques minutes. J’ai d’ailleurs dû négocier pour qu’il me laisse le prendre un peu dans mes bras.

Il était devenu papa. Pour de vrai. Il lui parlait comme s’il le comprenait, et entre nous je suis sûr qu’il le comprenait. C’était tellement chou à voir…

Adam a aujourd’hui 2 ans, et pour mon mari c’est devenu sa révélation. Lui qui disait « non non pas de couches, tu gères tous les côtés dégueu je te préviens » se mettait à donner des bains, à tremper ses mains dans le caca et le vomi, à vouloir tout faire, tout apprendre. Un vrai papa poule !

4/ Et le deuxième ?

Quand j’ai eu envie de faire le deuxième, il a freiné des quatre fers. « Je viens d’avoir 30 ans, Adam est encore tout jeune, tu ne recommence pas hein !!!!!! » Mais que voulez-vous, j’ai la tête dure.

J’avais posé un stérilet après la naissance de mon fils. Quand j’ai demandé à la gynéco de me le retirer, elle m’a prévenu que cela pouvait prendre un certain temps avant que tout se remette en place. Au moins un ou deux cycles, quelques mois… Sur internet, même son de cloche. Certaines disaient avoir mis 7 ou 8 mois avant de retomber enceinte. Mon homme s’est donc plus ou moins rassuré comme ça, se disant qu’il avait encore le temps de voir venir et de s’y faire.

De mon côté je savais qu’il était un papa extraordinaire et que ce n’était que des caprices enfantins. Et puis, après tout, 7 ou 8 mois, plus les 9 mois de la grossesse, cela nous laissait largement le temps de se faire à l’idée !

J’ai donc retiré mon stérilet le 23 septembre 2016. Et je suis tombée enceinte… le 3 octobre 2016.

Mon mari m’a refait la même scène que pour l’annonce de ma première grossesse, deux ronds de flans à la place des yeux « MAIS BORDEL TU MANGES QUOI POUR PONDRE COMME CA ?! »

C’est donc une petite fille qui doit arriver début juillet, on croise les doigts pour que tout aille bien. L’homme s’y est fait, il aurait préféré un deuxième garçon, mais cette fois avec moins de conviction, juste « pour me faire chier » comme il dit, mais avec un joli sourire dans sa voix…

 

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1 Comment
  • Mélanie
    avril 27, 2017

    Je dois dire que mon conjoint a bien joué son rôle de père lorsque nos enfants sont venus au monde. Il m’épaule depuis la naissance des petits et jusqu’à présent, il fait de son mieux pour être un exemple pour les bouts de chou.