Club Mamans

Maman fatiguée, maman à bout de souffle.

Je ne savais pas trop quoi vous écrire, cela fait un petit moment que je n’ai pas publié sur le blog, par faute de temps, et d’inspiration. Manque d’énergie aussi. Une maman fatiguée quoi…

La vie en ce moment c’est un peu les montagnes russes. Depuis la reprise du travail, mes pieds ne touchent plus terre, je survole à mille à l’heure, en espérant pouvoir tenir le max de temps comme ça…

Déjà, mon travail est assez, trop, prenant.

Je commence très tôt le matin, et je conduis beaucoup. En moyenne je fais 300 km par jour. Donc le matin à 5h quand il faut se lever, j’ai grand grand mal à ouvrir les yeux.

Parce que, si on fait le bilan de mes nuits, je n’appellerai pas ça des nuits justement. De longues siestes au mieux, des nuits blanches au pire.

J’ai la chance d’avoir deux enfants qui font leur nuit. Dans la même chambre qui plus est. Ça c’est sur le papier. Parce qu’en vrai, quand ce n’est pas Adam qui a perdu sa tétine et qui veut que je vienne lui trouver, c’est Hana qui n’arrive pas à dormir à cause de son nez bouché. Alors bien sûr, ils sont au lit à 21h et ne se réveille qu’à 7h. Mais entre temps, je me lève au minimum 4 fois par nuit pour les petits bobos en tout genre.

Pour se rendormir après ça, bonne chance. Sans compter le mari qui ronfle comme une tronçonneuse à côté, je ne suis pas aidée disons.

Alors quand le réveil sonne à 5h, forcément, je ne pète pas la forme.

Le travail en soi, rien de fou, rien de passionnant. Comme beaucoup d’entre nous, on travaille pour payer les factures et faire vivre nos enfants. Et aussi pour payer une nounou, évidemment. Alors on essaie de prendre le moins d’heures possible chez la nounou pour se garder un peu d’argent pour les loisirs. Mon mari commence plus tard le travail alors c’est lui qui les pose à 9h.

Moi à 9h j’ai déjà eu mille vies dans une vie.

Et je cours les récupérer en début d’après- midi pour grappiller quelques moments avec eux. Certains jours j’essaie d’aller à la salle de sport avant de les récupérer, histoire de me défouler, de changer d’air et de ne pas craquer.

Pendant qu’ils sont à la sieste je me regarde dans le miroir et je contemple la beauté de mes cernes. Puis je contemple l’ampleur du désastre qu’est mon appartement. Alors tant pis pour la sieste, je fais le ménage, je fais tourner des machines, je commence à prévoir le dîner, à prévoir le repas du lendemain pour mon mari au bureau et mon fils chez nounou. Quand je peux poser mes fesses sur le canapé, les enfants se réveillent de la sieste.

Alors je joue avec eux, je les mange de bisous et de câlins. Je garde mon calme quand Adam use mes nerfs, j’essaie de ne pas lui faire payer ma fatigue. Pas simple parfois.

Mon homme rentre vers 19h30, alors je fais en sorte que le dîner soit prêt pour qu’on puisse manger en famille.

S’accrocher à ces petites bulles de bonheur pour tenir la cadence.

Puis la valse des bains commence. Hana dans sa petite baignoire, Adam sous la douche, j’ai mis en place une technique pour les laver en même temps, pour qu’ils partagent ce moment et pour que je puisse gagner du temps, il faut l’avouer.

Adam est prêt, papa l’habille pendant que je finis avec Hana. On trouve le rythme pour partager la table à langer. Quelques embouteillages alors vite vite, on file sur le lit et on s’habille comme on peut.

Ça y est, Adam a dîné, les enfants sont lavés. Un dernier biberon pour Hana et on peut les coucher.

Ensuite, il faut préparer le sac pour demain. N’oublie pas les couches, les cotons, mets une tenue de rechange à chacun. T’as oublié de payer la nounou, pense à lui mettre son chèque dans le cahier de liaison. Il lui faut une bouteille d’eau aussi. N’oublie pas les dosettes de lait.

Le sac est prêt, les enfants dorment. Direction la cuisine pour nettoyer le chantier qu’Adam à laisser derrière lui. Des spaghettis partout ! Hop la vaisselle ! Un coup d’éponge partout ! On passe la serpillière. Maintenant les lunchbox : une pour papa, et une pour Adam.

Ah merde, j’ai plus de fromage blanc ! et faut que je pense à racheter des fruits aussi ! Bon je note tout ça, demain j’irai faire les courses.

Cuisine nickel, on passe à la salle de bains. Une vraie piscine ! On éponge, on range et on se rappelle qu’une machine a fini de tourner depuis au moins 1h. Bon allez, courage, étend-la.

Quelle heure est-il ? 23h ?????? Déjà ??? Ok, prend ton PC maintenant, tu dois boucler ta journée de taf. Tu rédige les comptes rendu de tes rendez-vous, et tu prépares ceux de demain.

Minuit et demi.

Tu regardes ton homme devant son match de foot. Il te dit « Ça va ? ». Tu réponds « Oui ». Tu penses « Tu crois que je vais bien ? Je suis claquée bordel ! un épuisement sans fin ». Tu dis « Je vais me coucher ».

Tu vas prendre une douche. Chaude. Brûlante. Pour détendre tes muscles. Et tu te brosses les dents mécaniquement en te regardant dans le miroir. Toujours ces cernes.

Allez au lit ! tu règles ton réveil. Non pas 5h, allez petite grasse matinée, demain ça sera 6h.

A 2h du matin « MAMAN ! Tétine ». Putain. Elle est fluo sa tétine merde !! et elle est à 3cm de lui quoi !!

A 5h du matin « Ouiiiin ! » (traduction : j’ai faim et/ou j’ai chaud et/ou j’ai plus sommeil et/ou je pleure juste parce j’ai envie de pleurer)

A 6h du matin : Bip Bip Bip. Tu ouvres les yeux et tu entres en négociation interne « et si tu n’y allais pas ? Si tu te déclarais malade ? Et si … ? »

Et non.

Tu te lèves, tu te prépares et tu prends la voiture. Somnolence au volant, tu t’arrêtes dans une aire d’autoroute. Tu croises des routiers à bords de leur camion. Copains de galère les gars !

Tu fermes les yeux 10 minutes, tu te prends un café et t’y retourne !

Parfois ça se passe bien. Tu enchaînes les rendez-vous fluides et sans encombres. Parfois tu tombes sur des têtes de cons. Mais tu prends sur toi, le client est roi. Le roi des cons oui.

A 15h tu récupère tes enfants. Là tu te dis que tu pourrais dormir une petite heure avec eux. Mais mademoiselle Hana a décidé d’être chiante. Donc tu traînasse au lit avec elle, c’est mieux que rien.

Une fois les jeux-dîner-bain-dodo bouclé, tu te poses devant ton ordi et tu consultes tes mails.

Tu vois celui de ton chef qui t’envoie un exemple de Business Plan et qui te demande de faire le même pour tes 10 plus gros clients. Genre un dossier de 1000 pages quoi.

“Ok je fais ça quand ?” “Et bien quand t’as le temps Dina ! tu finis tôt non ?” “Oui non mais je finis tôt mais j’ai une autre vie à côté hein…” “Bah le weekend !” “Quand je serais payée 5000€ par mois, peut-être que je pourrais sacrifier mon weekend à bosser sur TES business plan, mais en attendant j’ai une famille tu sais…”

En fait, les femmes sont censées être aussi performantes au travail qu’un homme, tout en étant moins payées. Elles doivent aussi gérer la vie personnelle sans que cela influe sur le travail.

Elles doivent en faire 10 fois plus, pour 3 fois moins.

Je sais qu’on est toutes dans cette galère. A différentes échelles bien sûr. Car certaines n’ont pas besoin de travailler, certaines travaillent par plaisir, certaines sont accompagnées efficacement…

Je ne blâme pas mon mari, à son niveau il fait déjà le max. D’ailleurs, le fait de se lever une demi-heure plus tôt que d’habitude pour préparer les enfants et les déposer chez nounou, ça représente un sacrifice INHUMAIN pour lui. C’est bien simple, à l’entendre il mériterait la légion d’honneur.

Mais du coup moi, je n’en vois pas le bout. Les weekends, pendant que mon homme récupère de la semaine, moi je me tape le même rythme, le boulot en moins.

En fait, une femme, ça ne peut pas démissionner.

Une femme se doit d’être constante. Voilà.

Je me plains, je fais la geignarde chiante, mais j’avais besoin d’extérioriser tout ça ; Et surtout j’ai besoin d’entendre que je ne suis pas la seule à bout de souffle.

Alors racontez moi vos vies aussi…