La DME : diversification menée par l’enfant

La dernière fois, je vous faisais un article vous expliquant les bases de la diversification alimentaire, de 4 mois jusqu’au 18 mois de l’enfant. Aujourd’hui j’ai envie de vous parler d’une autre façon de procéder, plus intuitive pour l’enfant, et plus salissante, soyons honnêtes. La DME, diversification menée par l’enfant, ou encore diversification consciente, ou autonome est une manière d’introduire les aliments solides en laissant l’enfant acteur principal de son apprentissage.

Qu’est-ce que c’est ?

L’idée est de faire découvrir à l’enfant les aliments de manière saine et solide, qui lui soit agréable, amusante et sans danger.

On introduit une alimentation solide (en gros morceaux) plus tôt que lors d’une diversification classique, ce qui en soit, est excellent pour le développement des mâchoires et la poussée dentaire. Bien sûr, toujours en complément du lait.

Bébé devra alors se saisir du ou des morceaux par lui-même, à son rythme. Et peu importe qu’il en mette partout, être parent s’est sacrifier son confort personnel au profit de son enfant non ? Et puis vous pouvez toujours lui mettre un bavoir à manches et installer une bâche ou une vieille couverture sous sa chaise pour faciliter le nettoyage !

Les grands principes de la DME

Avant tout, on respecte l’autonomie de l’enfant :

– on ne lui propose pas des purées ou des soupes mais des aliments solides : entiers, sous forme de bâtonnets, en gros morceaux, cuits ou crus.

– On le laisse manger seul, avec ses mains.

– il choisit lui-même dans son assiette ce qu’il va manger.

– il est préférable de commencer lorsque bébé sait se tenir droit assis, en moyenne vers 6 mois.

– On l’inclut dans les repas en famille en essayant de mettre les mêmes aliments que tout le monde.

– On varie le contenu de son assiette : des légumes, des fruits, de la viande de la taille du poing de l’enfant, pour qu’il attrape facilement les morceaux.

– Ne jamais le laisser manger sans surveillance.

Les avantages de la DME

Vers 6 mois, bébé a parfois du mal à terminer ses biberons, ou peut repousser le sein par moment. La faute aux poussées dentaires mais aussi parce qu’il commence à avoir d’autres besoins : mordre, mastiquer, mâcher…C’est pourquoi, plutôt que de lui imposer la cuillère tout de suite, vous pouvez lui présenter de la nourriture solide coupée en morceaux aussi gros, voire plus gros que son propre poing. Cela peut prendre quelques jours voire quelques semaines d’adaptation, il en mettra un peu partout mais il va petit à petit apprendre à tenir le morceau et le mener vers sa bouche de manière naturelle. Il sucera, rongera, rognera, même s’il n’a pas de dents. Il va imiter ses parents ou ses frères et soeurs, il découvrira le goût, la structure, l’aspect de chaque aliment que vous lui proposerez et il sera content !

Les avantages concrets :

-Eveil de la curiosité et de l’appropriation, par le goût, le toucher, l’odeur.

-Développement du mimétisme, de l’imitation.

-Développement psychomoteur : coordination de la déglutition, geste de précision (attraper avec les doigts vers la bouche), apprentissage de la mastication.

-Acquisition de l’autonomie et développement de la notion de choix, au rythme de l’enfant.

S’il ne prend pas beaucoup au début, pas de problème, vous complétez le repas avec son lait habituel.

Quels aliments proposer ? Avec quel mode de cuisson ?

En soit, vous pouvez proposer tous les aliments : légumes, fruits, viandes, poisson, féculents…

Il va porter l’aliment à sa bouche et décrocher un petit morceau qu’il va apprendre à mâcher et avaler. Il faut donc qu’ils soient cuits à l’eau ou à la vapeur, ou crus mais bien mûrs.

DME
on enlève la queue verte évidemment…

Par exemple :

Asperges, betterave, choux de bruxelles, chou-fleur, brocolis, carottes, potiron, avocat, concombre, tomate, pomme de terre, patate douce, …

Abricot, banane, fraises, framboises, poire, pomme, mangue, melon, pastèque, orange, ananas, figue, …

Gouda, comté, babybel, mimolette, gruyère…

Boulette de viande hachée (agneau, bœuf, poulet) œuf, jambon, dos de cabillaud, pavé de saumon…

Pain, galette de riz, biscuits cuiller, lentilles, quinoa, semoule…

Précautions :

Eviter les grains, tels que le maïs, les petits pois, les raisins, la grenade, les myrtilles… Proposer la viande préalablement hachée avant d’être proposée en boulette ou en steak. Ôter toutes les arêtes avant de proposer du poisson, et éviter les petits poissons tels que les sardines par exemple.

Quels sont les risques ?

Ce qui peut vous venir à l’esprit c’est bien évidemment le risque de fausse route. Or il est très faible car l’enfant doit toujours manger sous surveillance. Ensuite, vous lui proposez des morceaux trop gros pour être « gobé », il détachera donc des petits morceaux, écrasés par ses mains ou ses gencives. Un bouquet de brocolis cuit à la vapeur, un morceau de melon bien mûr, tout se passe sous vos yeux, donc peu de risque d’étouffement.

Un enfant de moins de 1 an a un fort réflexe de nausée qui se situe dans la partie antérieure de sa bouche. Et peu à peu, à force de s’entraîner, ce réflexe se déplace vers l’arrière. Il évite à l’enfant de faire une fausse route. Il régurgitera vite s’il a pris un morceau trop gros.

Toutefois, avant de le faire dormir, vérifier qu’un morceau n’est pas resté logé entre sa gencive et sa joue. Mais dans l’absolu, si vous respectez les « règles » tout devrait bien se passer.

Mon expérience personnelle

Pour Adam j’ai très peu pratiqué la DME. Ou inconsciemment. Il a mangé des purées et compotes à la cuillère depuis ses 4 mois jusqu’à 1 an. Ensuite j’ai intégré des morceaux. Une demi poire, des fraises, des quartiers de pomme cuit à la vapeur, une demi banane… Mais que des fruits. Je n’ai jamais pensé à lui faire manger des légumes de cette manière.

Pour Hana, j’avais un peu plus de connaissances, donc même si j’ai opté pour la diversification classique, purée et compotes à la cuillère, je varie aussi en lui proposant de gros morceaux. C’est surtout parce qu’elle mange souvent ce qu’on mange. Alors par praticité je lui donne un morceau de cake au fromage, en enlevant la croute. Ou un bout de pain mou. Un morceau de fromage ou encore une carotte cuite à l’eau…

Alors évidemment, elle en fout partout, du sol au cheveux, et je dois me faire violence pour ne pas intervenir. Mais je vois qu’elle aime ça. Elle apprécie de se servir elle-même, elle peut passer 20 minutes sur un bouquet de chou-fleur alors qu’en purée elle a beaucoup de mal…

Je dirais donc que l’approche est intéressante. Même si honnêtement je ne pourrais pas l’appliquer exclusivement. Il y aura toujours une partie de son alimentation qui se fera en purée. Au moins jusqu’à ses 18 mois.

 

Qu’en pensez-vous ? Comment faites-vous avec vos enfants ?

 

 

sources : pediatre-online

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