Paradoxe parental : que serait ma vie sans enfants ?

La dernière fois, je déjeunais avec une amie qui n’a pas d’enfants, et elle m’a posé cette question : “Tu aimes être maman ou tu aurais préféré ne pas avoir d’enfants ?” Ummmmm, les deux. C’est un paradoxe : J’aime mes enfants, j’aime être maman, mais parfois j’aimerais avoir 22 ans, être célibataire et sans enfants.

Et je ne pense pas être la seule dans ce cas.

On s’est tous surpris à se dire « comment serait ma vie sans enfant ? ou si je n’avais pas épousé cette personne ? Ou encore, si j’avais accepté cette offre d’emploi à Berlin ? » La vie est pleine de choix, de remords et de regrets. Pour tout le monde.

Pour les parents, c’est pareil. La seule différence c’est que pour nous, exprimer un regret sur notre situation de parent est considéré comme tabou. Personne ne veut t’entendre dire que tu n’es pas sûr de vouloir des enfants, surtout après les avoir eus.

Mais c’est assez injuste.

Je peux comprendre pourquoi ça a un goût amer de dire ça. Quand on sait combien il est parfois difficile pour certaines personnes d’avoir des enfants, c’est assez délicat d’exprimer un point de vue qui pourrait être interprété comme de l’ingratitude.

Apparemment, être « soulé » d’avoir une famille, n’est pas un sentiment autorisé, c’est même un sentiment abominable aux yeux de la société. Alors qu’en vrai, ça ne va pas aussi loin dans notre raisonnement. Rien n’est vraiment remis en question. J’adore le fait d’avoir des enfants mais parfois j’aimerais ne pas en avoir, et le fait de l’exprimer est tout à fait normal.

Être parent, c’est paradoxal, c’est plein de contradictions.

Je suis à la fois une maman géniale, et la pire des mères. Je peux être patiente et impatiente. Laxiste ou trop stricte. Je peux à la fois être émotionnellement fatiguée, ou au contraire complètement stimulée.

Je n’ai pas peur de l’admettre. Parce que ce ne sont pas les certitudes et le sentiment de supériorité qui font de nous des parents. Ce sont les doutes, les questionnements et cette insécurité qui nous forgent en tant que tels ! C’est ce qui nous force à faire mieux, donner plus.

C’est normal d’avoir de bons moments et des moins bons. D’être anxieux et effrayé par l’avenir. Et c’est aussi normal de se demander ce que la vie serait si nous n’avions pas d’enfants, si nous avions déménagé à New-York, si nous avions fait d’autres études, …

Être parent c’est super compliqué. Alors ne nous jugeons pas d’avoir parfois des petits coups de moins-bien. Personne ne devrait être lynché sur la place publique parce qu’il ou elle aurait osé se demander « et si… ? »

Imaginer une vie sans eux ne veut pas dire ne pas les aimer à en mourir. C’est la vie que nous avons choisi de mener, et nous la menons avec amour et bienveillance.

Être parent c’est difficile, fatiguant et si beau. Un vrai paradoxe. Et ces questions qu’on se posent, ces failles dans le système, sont là pour rendre l’expérience réelle. Parce que c’est quand tu es certain que tout roule comme sur des roulettes, c’est quand tu ne te remets jamais en question, que finalement tu devrais t’en poser des questions justement.

Douter est normal, c’est ce qui nous rend humain.

 

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1 Comment
  • Tiphany
    août 20, 2018

    Bonjour Dina
    Je me retrouve entièrement dans ton article!!! En ce moment c’est dur dur!!! Mais sans eux la vie serait trop fade je pense!!!! Allez c’est un mauvais moment à passer et vive la rentrée !!!!!