L’accouchement idéal : Quand la douleur n’existe pas !

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On a tellement l’habitude d’entendre parler de douleurs lors de l’accouchement que c’est devenu la norme. Je vous racontais le mien dans cet article, et effectivement, sur l’échelle de Richter de la douleur, on était pas loin de la magnitude 400. Et forcément, ce genre de discours est loin de rassurer les futures mamans déjà angoissées par tout ce qui les attend.

C’est pourquoi, il est bon de rappeler que parfois l’accouchement peut se passer sans aucune douleur, comme une lettre à la poste. Et c’est Aline qui a eu la chance de vivre ce type d’accouchement de rêve et qui nous en parle ici !

L’accouchement d’Aline

Je m’appelle Aline, j’ai actuellement 36 ans et j’ai eu le bonheur d’un accouchement idéal. Je ne viens nullement me plaindre, critiquer ou juger qui ou quoi que ce soit.

J’ai besoin de raconter mon vécu, car même si l’on admet toutes que chaque grossesse et accouchement sont différents, cela peut également se passer comme ça :

Je suis de nature un peu stressée. J’aime maîtriser autant que possible les choses. Donc j’ai été attentive à tout ce que j’ai pu lire et entendre sur la grossesse et l’accouchement : les soucis de santé, les imprévus, les situations rocambolesques, les douleurs, les cris, les pleurs, les infections, jusqu’aux pires situations.

Et je me suis préparée autant que possible. Les copines ont mis 2 à 3 ans pour concevoir, alors j’arrête la pilule en amont.

Le jour où nos travaux de maison se terminent, on décide de débuter ce projet bébé et Boum ! ça marche dès la 1ère partie de jambes en l’air. Surpris, mais ravis 🙂

Aucune nausée. Des gargouillis ? il me suffisait de manger pour que cela s’arrête. Ni fatigue, ni lourdeur, ni aucun souci évoqué habituellement.

J’en étais venue à m’excuser…

“Alors, pas trop dur ce début de grossesse ? Euh… non, désolée. Pour moi tout se passe bien. Mais ça viendra peut-être plus tard.”

Les vergetures et pieds gonflés ne sont apparues que les 2 dernières semaines. Donc Génial ! On m’avait dit : une femme enceinte stressée, mettra au monde une boule de nerfs qui braille tout le temps. Alors j’ai relativisé et les hormones ont bien aidé. Avec mon mari, nous avons opté pour les cours d’haptonomie et on a adoré.

Le Jour J, Bébé ne semble pas pressé de venir. D’après l’obstétricien : “il a une vraie piscine là-dedans”.

A J+5, direction la maternité pour la première tentative de déclenchement avec du gel. Mais ça ne donne rien. Le monitoring note des contractions, mais c’est bizarre, je ne sens rien…

Bébé est dans la bonne position depuis déjà 3 mois, mon bassin est assez large pour mon passager et j’ai fait tout mon ménage en insistant sur les vitres qui n’ont jamais été si propres depuis.

A J+6, ils me mettent 2 doses de gel. On fait plusieurs fois le tour de l’hôpital en marchant. Toujours des contractions, mais toujours aucune douleur. Aucune. Mon col ouvert de 2 à 3 cm.

A J+7, de 7h à 18h, je suis installée en salle de travail, avec une perf et mon mari. On voit l’anesthésiste venir 2 fois vers nous mais se diriger au dernier moment vers les chambres voisines où se jouait 2 autres accouchements (dont nous serons les témoins sonores amusés et admiratifs).

Les contractions sont toujours visibles et régulières sur le monitoring, mais je ne sens rien : ni pression, ni douleur. En fait, sans le monitoring, je n’aurais pas su qu’il y avait des contractions.

Je n’ai senti qu’une minuscule pression à 12h47 ! L’équivalent d’une poignée de main un peu forte.

Bref, une longue journée, mais sans douleur.

En début d’après-midi, col ouvert à 5 ou 6 cm, j’ai eu droit à la péridurale car “cela peut provoquer le travail”. Et là par contre, ce fut bien la seule douleur réelle que j’ai sentie !

Après 2h, on a gagné 1 cm. En fin d’après-midi, le col est ouvert à 8 cm. On perce la poche des eaux, puisque « ça peut provoquer le travail ». Vers 18h30, l’équipe médicale décide qu’il est temps de faire une césarienne et mon petit garçon arrive à 19h18, sans que je ressente physiquement quoi que ce soit.

Je résume la suite : magnifique cicatrice, assise dès le lendemain, pas de montée de lait malgré le “plaisir” à utiliser le tire-lait toutes les 3h, formation pour s’occuper de bain et le changer.

48h plus tard, je suis seule avec mon petit bout.

Je me sens enfin maman.

Il me faudra du temps pour faire le “deuil” de l’accouchement que j’imaginais et un peu plus de temps encore pour réaliser que même si mon accouchement n’était pas comme les autres, je n’en suis pas moins une vraie maman comme les autres.

Après un an, lorsque l’on me demande : “alors, tout s’est bien passé ? pas trop dur ?”, j’ose enfin répondre sans m’excuser : “Non, l’accouchement idéal, zéro douleur et par césarienne.”

Oui, tout ce récit pour ça. La douleur n’est pas obligatoire et ce n’est pas ça qui fait de nous une maman. Certaines personnes osent dire que seul l’accouchement par voie basse et sans césarienne est le vrai et seul accouchement normal.

NON, définitivement NON.

Quelles que soient nos croyances, nos espoirs, nos craintes ou nos préférences, seul le fait que l’on ai porté cet enfant dans notre coeur fait de nous une maman. Qu’importe comment il a été conçu et par qui, qu’importe si on l’a porté dans notre ventre ou non, ni même comment il est né, il est dans notre coeur à tout jamais et cela fait de nous une maman (ou un papa).

A la question : “tu aurais voulu avoir mal ?” Bien sûr que non. Cela a été sans douleur pour moi et mon enfant et je n’en espérais pas tant.

Mon seul regret est que personne ne se soit intéressé au « pourquoi ». Car si j’ai réuni certaines conditions (génétiques ou non) pour que la douleur soit absente, peut-être que cela aurait pu servir à de futures mamans.

J’ai eu envie de raconter ce vécu car je ne pense pas être la seule et qu’il faut que les futures mamans sachent que ça peut aussi se passer ainsi.

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