Post accouchement : et si on disait la vérité ?

By Posted on

Beaucoup d’articles sur la grossesse et l’accouchement édulcorent en quelque sorte les choses. Enrobent la réalité de miel et de petits oiseaux, pour ne pas effrayer la future maman qui se renseigne ou la jeune maman qui galère. Oui mais voilà, la grossesse en général n’est pas un long fleuve tranquille. Je vous ai déjà plus ou moins raconté la vérité sur ce que sont les 9 mois de grossesse, ainsi que mon premier accouchement, il y a bientôt 4 ans. J’aimerais maintenant parler de cette période charnière dans la vie d’une maman, le post accouchement.

Parce que, je ne veux pas vous mentir, on en chie.

C’était pour moi, une des périodes les plus compliquées de ma vie. Et je le pense pour mes 2 grossesses. Que ce soit d’un point de vue physique ou psychologique, cette période de post accouchement représente un sacré tsunami dans la vie d’une maman. Je vous parlais des choses à savoir sur “l’après accouchement” en essayant d’être le plus pragmatique possible, et en me concentrant sur les quelques jours que l’on passe à la maternité après avoir accouché.

Parlons maintenant du retour à la maison. La vraie vie. La réalité sans fard. 

Lorsque je suis rentrée chez moi, Adam dans les bras, je n’en menais pas large. J’étais littéralement terrifiée. C’était mon premier enfant, et malgré tout ce qu’on peut savoir, ce qu’on peut apprendre sur la maternité, une part d’ombre subsiste malgré tout. Et puis une fois qu’un vrai bébé s’agite dans nos bras, tout prend une ampleur assez importante. Psychologiquement c’est dur.

J’avais ma mère avec moi, pour m’accompagner dans ces premiers jours. Et mon mari était aussi présent, à l’écoute et disponible. Heureusement d’ailleurs car rien ne m’avait préparé à cet état second dans lequel j’allais me trouver.

Physiquement déjà.

Le ventre est vide. Vraiment vide. C’est à dire qu’on a l’impression d’avoir perdu une partie de nous. J’avais toujours besoin de me tenir droite, car si je me laissais aller, j’avais envie de me pencher, au point de me plier en deux. Non pas par douleur, mais par absence de maintien. Mon gros ventre sur lequel je m’appuyais ces quelques derniers mois, n’est plus. La sensation de vide se vit bien, mais elle est présente malgré tout. Le ventre est mou, distendue. C’est normal bien sûr, mais je ne m’attendais pas à cette “matière”. Ce n’est pas comme un petit bedon d’après les fêtes, lorsqu’on a trop mangé de chocolat. Non, là on est sur une matière flasque et très molle. Vide, encore une fois.

Les seins sont gonflés et douloureux.

Je ne parlerais pas de l’allaitement car j’ai très mal vécu la chose et j’ai tenue à peine 5 semaines. Je vous en parlais dans cet article si jamais cela vous intéresse. Mais les seins sont douloureux au début, qu’on ai décidé d’allaiter ou non. La montée de lait les rend gonflés et durs. Douloureux. Cela redevient normal au bout de quelques jours, ou semaines, en fonction de comment se passe votre allaitement.

Les saignements ou locchies, sont assez chiants à vivre. Pendant 9 mois, nous avons pris goût à la vie sans règles, et comme pour rattraper le temps perdu, Dame Nature nous mets une fontaine de sang entre les jambes. Là encore, cela dépend des femmes, mais cela peut durer quelques semaines en continu.

Vous pouvez aussi ressentir quelques contractions.

Pas aussi douloureuses que pendant l’accouchement cela dit. Moi j’appelais ça des contractions fantômes. Comme si votre corps se remémorait le traumatisme de la délivrance.

Vous pouvez aussi avoir des hémorroïdes. Ce mot qu’on n’ose dire mais qui pourtant est la réalité de la plupart des femmes enceintes et jeunes mamans. Des solutions existent alors n’essayez pas de gérer ça seule, par honte. C’est assez handicapant et franchement pas agréable.

Les points de l’épisiotomie sont à entretenir, à surveiller. Cela peut brûler, cela peut psychologiquement nous bloquer pour aller aux toilettes. Cela prend quelques jours pour s’en remettre, et quelques semaines pour cicatriser.

La césarienne aussi prend un peu de temps à cicatriser. Je ne maitrise pas le sujet car j’ai accouché par voie basse les 2 fois mais une amie à moi vous raconte son accouchement par césarienne dans cet article.

Psychologiquement ensuite.

Là, ca dépend vraiment de votre état d’esprit pendant la grossesse, de votre entourage, du déroulement de votre accouchement et de votre allaitement si vous allaitez.

Personnellement, pour Adam, c’est mon allaitement qui m’a déprimée. Lorsque je suis passé au lait artificiel, bien que rongée par la culpabilité, j’étais mieux dans ma tête. J’envie tellement celles qui arrivent à allaiter. J’ai retenté l’expérience avec Hana et je n’ai pas tenue le coup non plus. Ça sera je pense, une des grandes déceptions de ma vie, alors si vous y tenez, entourez vous, persistez, ne vous découragez pas malgré la douleur et la difficulté, parce que c’est très difficile et on ne le dit pas assez. Mais cela vaut vraiment le coup.

Je vous en parlais plus haut, mais il faut aussi gérer cette sensation de vide. Comme si notre mission était finie, et qu’une autre commençait. Cette transition est assez délicate. Pour ma part j’ai dû porter une ceinture de maintien pour me sentir “comprimée” et me tenir droite, sans penser à ce néant dans mon ventre.

La fatigue aussi.

Car cela semble évident mais il faut aussi en parler. On ressent une fatigue assez intense après son accouchement. Le manque de sommeil accumulé, puis l’effort colossal lors de l’accouchement, et l’adrénaline qu’on ressent ensuite… Tout ça représente un cocktail Molotov pour notre corps. Et puis les jours et les semaines qui suivent ne seront pas vraiment reposants non plus. Bébé ne fera pas ses nuits tout de suite, il faudra se caler sur son rythme tout en reprenant le cours de notre vie. C’est pourquoi il est primordial d’être accompagnée au départ. Vraiment.

Vous l’aurez compris, c’est une sacrée aventure.

Mais elle en vaut la peine, promis. Et je vais même vous dire un secret, on se souvient à peine de toutes ces difficultés quelques mois après. On se rappelle que c’était dur, mais les sensations disparaissent. Et deuxième secret ; vous aurez envie de retenter l’expérience plus vite que prévu.

Comme quoi, la nature est bien faite non?

Share this article

What do you think?

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 Comments
  • Emilie
    décembre 19, 2018

    Je me retrouve dans certains de tes mots.
    Et si je peux me permettre de rajouter : il faut s’écouter aussi et ne pas s’oublier !
    Pour ma petite histoire, lors de ma 1ère grossesse tout s’est bien déroulé, pas malade, seulement 7kg en plus sur la balance, je suis même allée à la maternité en voiture la veille de mon accouchement… bref le top donc j’avais imaginé un accouchement sur la même ligné, hors celui-ci a été long, beaucoup de contractions et un col qui avait du mal à se dilater mais j’ai accouché par voie basse quand même, je suis rentrée à la maison au bout de 4 jours.
    J’ai accouché un vendredi matin et le dimanche de la semaine suivante j’ai commencé à avoir des grosses douleurs dans l’épaule et les côtes et j’avais très mal quand je respirais.
    Nous avons eu des visites au cours de la journée et je gardais la face, mais le soir je me suis effondrée de douleurs, mon chéri m’a donc emmener aux urgences où on m’a reproché d’emmener ma fille de seulement 9 jours (oui mais je l’allaitais alors je ne voyais pas comment faire autrement).
    Bref on ne me diagnostic rien de particulier à l’accueil et on me mets sur un brancard et on me dit de patienter.. Au bout de 45 mn sans n’avoir vu personne je vois un brancardier qui se renseigne pour moi et m’annonce minimum 3h d’attente, donc je me dis que ça fait trop long pour mon bébé et décide de rentrer chez moi avec bébé et mari bien sur 🙂
    Le mardi j’arrive a avoir un rdv chez l’osthéo qui m’ausculte et me remets en place (bassin déplacé, nerf bloqué sous une côte) mais au bout d’une heure il voit bien que j’ai toujours cette douleur atroce mais je peut rien y faire.
    Au bout de 3 jours, ça va mieux, la douleur est passée. Je me dis que tout va bien.
    Hors 2 semaines plus tard je me réveille avec une douleur à l’aine mais je me dis que une bonne nuit de sommeil et le lendemain ça ira mieux… MAIS le soir même ma jambe a doublé de volume !
    Je me dis que c’est une phlébite, sans même connaitre la gravité de la chose, et que le lendemain on a rdv chez le dr pour les 1 mois de ma fille et que je demanderais qu’elle m’ausculte à ce moment là.
    Samedi matin, on arrive chez le médecin ; elle fait le rdv de ma fille et m’envoie aux urgences !
    Après beaucoup d’attente, le cardiologue m’annonce que j’ai une phlébite, que je dois rester 2 jours à l’hôpital et que je dois arrêter d’allaiter ma fille pendant ce délais car je vais devoir passer un scanner et qu’on va m’injecter un produit qui passe dans le lait !
    Des pleurs, des pleurs des pleurs !
    Et au final je suis resté 10 jours à l’hôpital puis j’ai été transféré dans un CHU car mon caillot était tellement gros qu’ils n’arrivaient pas à le dissoudre !!
    J’ai réussi à avoir ma fille auprès de moi lors de mon premier séjour puis de nouveaux séparées pour mes 2 derniers jours d’hospitalisation.

    Suite à ça, je peux vous dire que personne ne pouvais “prendre” ma fille, j’ai développé un côté maman louve / protectrice qui s’est atténué au bout de 3 ans environ.

    Donc pour moi c’est vraiment cette épreuve qui a été très dure à passer et à m’en remettre.
    Si je m’étais écouté je serais surement resté aux urgences le dimanche et j’aurais été prise en charge tout de suite, car oui à ce moment là je faisais une embolie pulmonaire !!!!

    ECOUTEZ-VOUS et parlez de tout ce que vous ressentez avec vos proches <3

  • Sarah
    décembre 21, 2018

    Bein moi je trouve que cet article qui semble se dire comme étant universelle et bien ne l’est pas.
    Il n’y a pas de laissez moi vous dire que … Puisque chacune vie son post accouchement d’une manière très differente, il y a des réalités scientifiques, physiques, mais chaque maman les gère d’une manière qui lui est propre.
    Et je parle d’expérience que je vais raconter histoire de contre balancer avec ce qui a été raconté parce que dit comme ça l’auteure donne l’impression que c’est ce qui est vecu par touuute les mamans alors que non et heureusement.
    Personnellement pour ma grossesse j’ai pris 23kg, ma fille n’en a pesé que 2,6kg, donc eu gros bide j’en avais entre mes kg et mon accouchement qui d’ailleurs a eu lieu par césarienne car ma fille était position siège et je craignais l’accouchement voie basse avec elle la tête en haut (peur qu’elle se coince et s’étouffe…).
    Mais Dieu merci cette sensation de vide je ne l’ai pas sentie, j’étais très consciente que ce qui était dans mon ventre est maintenant dans mes bras et ça me convenait très bien. Ceci dit je pense que l’allaitement m’a peut-être aidé en ce sens, allaitement sur lequel je me suis beaucoup renseigner, je voulais absolument allaité mais je craignais ne pas avoir suffisamment de lait, ce qu’on entend beaucoup “j’ai pas allaité, j’avais pas assez de lait, mon bébé reclamait toujours…” ce qui est une STUPIDITÉ affligeante.
    Oui l’allaitement peut aidé au sentiment de vide dans dans le ventre car ce qui y est absent de retrouve plus haut lait dans les seins/bébé qui tète au sein … Une fois de plus chacune gère après, j’essaie juste de raisonner que cette sensation de vide que je n’ai absolument pas eu et qui a été beaucoup évoqué dans l’article.
    Ensuite la césarienne est douloureuse c’est un fait, enfin ce sont les jours qui suivent la cesarienne qui le sont l’orsqu’on vous enlève les anti douleurs qui vous étaient perfusé et que les effet de l’anesthesie se dissipent, mais rien d’insuportable vraiment, il vaut mieux ne pas eternuer, ne pas tousser, ne pas rire, et tout cela est particulièrement contraignant, maiq personnellement c’est une douleur qui devaient exister, je venais d’accoucher, donc je l’ai acceptée, je me souviens même avoir refuser les doliprane 5000 que la sage femme m’a quand même forcé à avaler, chose que je n’ai pas apprécié d’ailleurs, mais ça c’est un autre sujet.
    Dieu merci je n’ai pas eu de difficultés à aller aux toilettes et Dieu merci je n’ai pas eu d’hemoroide, même si pour dire vrai, toutes mes proches qui avaient accouché quelques temps avant/après moi s’en sont plaintes.
    En ce qui concerne la cicatrice, il faut s’en occupé, comme pour l’episiotomie mais de loiiiiin je me suis sentie bénie d’avoir une cicatrice de césarienne qu’une cicatrice d’épisiotomie, surtout 2 mois plus tard quand j’ai vu les galères de ma belle soeur… Mais une fois de plus je pense chaque femme gère de sa propre manière, je pense qu’il s’agit surtout de préparation psychologique et de se mettre dans un état d’esprits où “on accepte”, notre accouchement, nos douleurs, nos contraintes, notre chute d’homones… Bref le tout quoi.
    Pour ce qui est de l’allaitement ca se serait largement mieux passé si on m’avait laissé tranquille à l’hopital, mais ça c’est autre sujet.
    Mes seins n’étaient pas particulièrement douloureux, au moment de la monté de lait ils sont tendus certes mais bon … Voilà quoi… La douleurs viens quand apparaissent les crevasses 3/4j après, là oui il faut se tenir… Mais ça dure quelques temps et c’est le prix à payer pour assurer la meilleure nutrition qui soit à son bébé, prix qui a été très faible à mes yeux, je me souvenais même demander à ma fille de me faire mal au moment où j’allais l’allaiter car c’était aussi le signe que ma fille avait bien le sein en bouche et que donc se nourrissait bien. J’ai allaité 22 mois et n’a pas regretté ni un jour ni un soir, au contraire, c’est aujourd’hui une grande fierté.
    Et enfin pour finir, ma fille dormait nuit et jour sans problèmes jusqu’à ses 17 jours où ont commencé à apparaître les colique, chose que j’attendais, je m’y étais préparer, il fallait passé cette période, oui c’est fatiguant, épuisant, on a le sommeil cassé, on se sent tout le temps fatigué presque mais pour moi ça allait, je ne me plaignais pas car j’étais à la maison, mais les mamans qui reprennent le travail 15 jours plus tard, franchement … Je les considère surhumaine.
    Je n’ai pas été particulièrement accompagnée, mon mari était totalement absent les 3 premières semaines et ma mère chez qui j’étais travaillait, elle n’est intervenue QUE pour des tisanes, le repas, et faisait la douche une fois sur deux à sa petite fille et je considérais le tout comme étant aaaamplement suffisant.

    Voilà pour moi, il n’empêche que je suis restée très consciente de tous le péjoratif qui accompagne la grossesse, l’accouchement et ce qui suit, étant de plus très fusionelle avec ma fille je ne me suis sentie prête à retomber enceinte que dernièrement, 3 ans plus tard.