Il y a quelques temps, je suis tombé sur une conférence TED de Reshma Saujani, une avocate et politicienne américaine. Et son message est simple : Il faut apprendre à nos filles le courage, et non la perfection. Côté courage elle s’y connait: elle a fondé une école de code (langage et programmation informatique) dédiée aux filles avec un objectif ambitieux. Avoir 1 million de femmes travaillant dans les sciences informatiques d’ici 2020.
Ambitieux oui, mais possible.
En effet, ici il n’est pas question de compétences, mais d’estime de soi. La plupart des femmes choisissent de se diriger vers des professions où elles savent qu’elles vont réussir. Qu’elles vont être parfaites. Parce qu’on enseigne à la majorité des filles d’éviter le risque. D’être parfaite. On leur demande d’avoir un beau sourire, de rester en terrain connu, d’obtenir des 20/20.
Pour les garçons, c’est différent. En effet, à eux, on leur apprend à être forts, courageux. On les encourage à grimper aux arbres, le plus haut possible. Ainsi ils ne connaissent pas vraiment la peur. Et une fois à l’âge adulte, ils n’ont pas de mal à négocier une augmentation ou même complètement changer de vie. Car Ils sont habitués à prendre des risques.
Les filles sont élevées dans la perfection ; les garçons, dans le courage.
C’est en partie pourquoi les femmes sont sous-représentées dans le domaine des sciences, dans l’encadrement, dans les conseils d’administrations, etc. D’ailleurs, Reshma Saujani parle d’une étude qui a montré que les hommes postulent pour un poste s’ils répondent à 60% des qualifications. En revanche, les femmes ne postulent que si elles remplissent 100% des critères. 100%. Elles ont besoin d’être absolument sûres d’être qualifiées pour tenter leur chance. Cela peut être vu comme un manque de confiance en elle, mais aussi comme un sens du perfectionnisme poussé à l’extrême.
Même lorsque nous sommes ambitieuses, lorsque nous allons de l’avant, cette éducation dans la perfection nous fait prendre moins de risques dans nos carrières. En classe par exemple, lorsqu’un garçon rencontre des difficultés pour un devoir, il va voir le professeur en lui disant “Monsieur, il y a quelque chose qui cloche dans mon exercice”. Les filles elles, diront “Monsieur, il y a quelque chose qui cloche dans mon raisonnement”. Le problème viendrait forcément d’elles.
Nous devons corriger ça.
Il faut apprendre à nos filles le courage, à prendre des risques, tout en leur donnant un réseau de soutien qui les encourage. Ainsi elle seront capables de créer des choses incroyables. Il faut le faire dès leur plus jeune âge, lorsque cela a le plus de chance d’impacter leur vie et leur carrière. Et nous devons leur montrer qu’elles seront aimées et acceptées, même en cas d’échec. Que le courage est plus gratifiant que la perfection.
Elles doivent être à l’aise avec l’imperfection. Parce qu’en apprenant à nos filles à être imparfaites, nous les influençons. Et nous créons un mouvement de jeunes femmes courageuses qui créent un meilleur monde pour elles.
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