La valse des sentiments d’une maman

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Je ne saurais comment décrire ce que je ressens depuis leur naissance. C’est forcément cliché, forcément niais, mais tellement véridique. La valse des sentiments que je vis au fil de leur vie, m’emporte au fond des abysses et tout en haut des sommets.

Un grand huit émotionnel qui m’épuise et m’apaise.

Il y a l’émerveillement d’abord. Celui que l’on ressent lorsqu’on pose les yeux sur eux, la première fois. Et puis toute suite, l’appréhension, l’angoisse. Va-t-on être à la hauteur ? A-t-on ce que les autres appellent la fibre maternelle ? Ce tsunami de sentiments nous submerge. Littéralement. Et se déverse par flots de larmes, au début. Les hormones y sont pour quelque chose, mais les sentiments sont nouveaux, et très forts. Plus fort que tout ce qu’on a pu vivre jusqu’à maintenant.

L’amour par exemple. Nous avons probablement ressenti de l’amour bien avant d’aimer nos enfants. Mais vous serez d’accord pour dire que cela n’a absolument rien à voir. Aimer ses parents, ses frères et sœurs, son conjoint, c’est beau. Mais aimer ses enfants c’est intense. Incontrôlable. On a cette impression de cœur qui explose, rien qu’à les regarder évoluer. Le genre qui fait monter les larmes au yeux sans raison.

Et puis la panique.

Lorsqu’on perd leur petite main dans une foule. Lorsque la fièvre ne veut pas descendre. Et puis aussi lorsqu’ils seront plus grands et qu’ils ne rentreront pas à l’heure prévue. Une peur panique qui nous prend aux tripes à leur naissance, et qui ne nous quittera plus jamais.

Il y a aussi d’autres sentiments moins glorieux mais pourtant bien réels. Tels que la frustration, l’exaspération la colère. C’est fugace, mais bien là. Les enfants sont parfois difficiles à suivre, compliqués à comprendre. C’est pourquoi parfois on perd les pédales et on s’emporte. La colère d’une maman ne dure jamais très longtemps cela dit.

Et elle est vite remplacée par le regret.

Regretter de s’être emportée, d’avoir élevé la voix. La déception de ne pas avoir garder patience. Mais nous ne sommes pas infaillibles et c’est parfois trop. Trop d’un coup. Trop pour nous. Alors ça explose mais ça se calme aussitôt.

Ils ne nous en tiennent pas rigueur pourtant, nous sommes le centre de leur monde après tout. Ils nous aiment d’une manière pure et innocente. Sans réfléchir ni prévoir. Un amour vrai.

Nous sommes fières aussi. Une fierté devant leur progrès, leur accomplissement. Et une fierté lorsqu’ils sont fiers d’eux mêmes. C’est le meilleur sentiment je crois. Celui qui nous fait dire “c’est moi qui l’ai fait ! c’est mon fils ! c’est ma fille !”. Ma bataille comme dirait Balavoine.

Une impuissance parfois. Devant leurs doutes et leurs souffrances. Parce qu’il faut qu’ils apprennent d’eux mêmes, et que l’ont doit rester en retrait, même si c’est difficile.

Il y a aussi la fatigue, profonde. Celle qui nous empêche d’enchainer deux phrases correctement mais qui ne nous empêche pas d’être alerte à la moindre quinte de toux. Même en pleine nuit. Celle qui nous fait douter sur nos capacités mais qui finalement reste surmontable. La nature est si bien faite parfois.

En devenant maman, je suis devenue entière, complète. Mes enfants sont ce qui manquaient à ma vie, pour être parfaite. Avec toutes ses imperfections.

Un merveilleux désastre. Un horrible bonheur.

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