Un petit troisième ? Je ne pense pas.

Pendant que je vous écris ces lignes, ma fille est sur mes genoux, à déchirer les pages de mon agenda, pendant que mon fils confectionne une batterie avec mes casseroles et mes cuillères en bois. C’est de la musique qu’il me dit. Il est 19h41 et j’attends désespérément 20h pour pouvoir les coucher sans avoir l’impression de les expédier. La culpabilité toussa toussa. Alors un petit troisième ? Franchement non. Pas dans l’immédiat.

A la base c’était prévu.

Trois c’était l’équilibre. J’ai deux frères donc quelque part je voulais reproduire la fratrie au sein de laquelle j’ai grandis. Et à la naissance d’Adam, il y a 4 ans, j’étais encore bien déterminée. Il faut dire que mon fils était un bébé exemplaire. Malgré les difficultés liées au RGO, ça a été un régal de faire mes premiers pas dans la parentalité en tant que maman de ce petit bout.

Deux ans après sa naissance, Hana est arrivée. Et je vous en parlais ici, les début n’étaient pas simple. Puis je vous racontais là que les choses s’étaient tassées et qu’un équilibre s’était mis en place. Sauf que oui et non.

Oui car notre vie à 4 nous convient parfaitement telle qu’elle est. Et non car mon objectif de départ est carrément compromis. Je ne me sens absolument pas capable d’enchaîner une troisième grossesse. Non pas à cause de la grossesse en elle même, ça au contraire ça me manquerait presque. Mais plutôt le reste. Les nuits entrecoupées, les crises de pleurs inexpliquées, les jalousies des grands à gérer.

Je n’en ai pas la force.

Pourtant c’était ancré en moi, et il y a comme un goût d’inachevé quand je dis ça. Mais Hana a 2 ans, Adam a 4 ans et la cohabitation entre les deux est explosive. Si on devait jauger leur énergie, entre 1 et 10, je dirais qu’à eux deux on cumule un bon 42. Le caractère de ma fille est trempée dans de l’acide. Un tempérament de feu, fait de cris et de pleurs, de coups de griffes et de coups d’éclats. Une fatigue profonde qui ne me quitte plus. Fatigue nerveuse, mais aussi physique car elle continue à me réveiller une fois ou deux dans la nuit.

Adam quant à lui est fidèle à lui même, sage et calme. Mais avec sa sœur ils deviennent à eux deux compliqués. Je me doute que l’âge d’Hana explique la situation. Le terrible two comme on l’appelle. Cet âge délicat où l’enfant comprend que sa voix peut et doit être entendue. Alors ma petite guerrière l’a bien compris, et son petit brin de voix se porte bien. Peut-être que lorsque l’orage passera, l’envie d’un troisième se fera sentir.

Mais entre nous, je ne pense pas.

Si j’avais eu 2 garçons, la question ne se poserait pas. L’envie d’avoir une fille aurait été trop forte. Mais là, avec ce choix du roi que la vie a bien voulu me donner, j’estime que je peux fermer boutique. Je commence à sortir la tête de l’eau. Je vois le bout du tunnel de couches, poussettes, écharpe et biberons. Nous pouvons enfin envisager de partir à 4 sans être (trop) encombrés. J’ai fais le deuil d’un petit troisième, parce que mon bien-être mental est plus important que cette boucle que je voulais boucler.

Un équilibre déséquilibré, mais raisonnable.

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