Accoucher puis rentrer à la maison, une violente transition.

Je crois qu’on ne parle pas assez de cet état d’esprit qu’on partage à peu près toutes, lorsqu’on rentre à la maison après avoir accouché d’un beau bébé en bonne santé. Parce que oui, l’essentiel c’est la santé. Celle du bébé d’abord, et puis la notre. Bah oui quand même. Sauf que voilà. Accoucher puis retourner à la maison quelques jours après, c’est sacrément violent, faut le dire.

Surtout quand c’est le premier enfant.

Car si on réfléchit deux secondes, accoucher est un des traumatismes les plus traumatisants pour le corps humain. Et heureusement que ce sont les femmes qui accouchent, compte tenu de la résistance à la douleur de la plupart des hommes. (oui oui, faisons des généralités). Donc c’est un traumatisme assez violent : le corps se transforme complètement en 9 mois, les organes se déplacent pour laisser place à un bébé qui se fabrique dans ce même corps. Un bébé pouvant atteindre des poids avoisinant les 5 kilos tout de même. Et à coups de douleurs, de contractions et de poussées à bout de souffle, le bébé est expulsé par le vagin qui s’étire et s’ouvre grand, au point de parfois se déchirer carrément.

Vous visualisez l’horreur du truc ?

Et donc, après cet épisode réjouissant, on a l’impression d’être en convalescence après un accident de voiture. Les courbatures, le sang, les douleurs lancinantes, les contractions qui continuent à contracter. Mais on vous envoie à la maison pour, non pas vous remettre de vos émotions, mais pour prendre soin d’un petit être que vous venez de rencontrer, qui dépend ENTIEREMENT de vous et qui, lui-même, est aussi fragile que s’il avait eu un accident de voiture.

Deux accidentés de la vie qui se pansent mutuellement leurs plaies.

L’une par son amour maternel, un amour inconditionnel et pur. Que ni la fatigue, ni la douleur, ni l’angoisse, ne saura ternir. L’autre par son amour filial. Un amour qui n’a pas de limites, qui n’a même pas de définition dans sa petite tête de bébé de quelques jours. Mais un amour bel et bien existant. Preuve en est de cette apaisement quasi instantané quand maman est là. De cette magie qui opère dès que maman fredonne une chanson.

Pourtant maman a mal. Accoucher ce n’est pas rien.

Maman a mal à la foufoune pardi ! Maman est fatiguée, angoissée et surtout maman a peur de ne pas faire correctement les choses. Mais saches, petite maman, que tout est sous contrôle. Que ton instinct est infaillible. Et que toi seule sait ce qui est bien pour ton enfant. Mais s’il te plait petite maman, prend soin de toi. Occupe toi de soigner tes maux, de soulager tes peines, de demander de l’aide. Ce n’est pas une faiblesse que de s’avouer dépassée. Au contraire, il en faut du courage pour assumer ses limites !

Et profites de la main qui se tend, de l’épaule qui se propose à toi. C’est ton enfant qui en tirera les bénéfices.

Car pour bien t’occuper de lui, il faut d’abord t’occuper de toi petite maman.

 

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