Club Mamans

Vouloir une fille mais n’avoir que des garçons.

Aujourd’hui nous abordons le sujet délicat du sexe de l’enfant. Parfois on a très envie d’avoir un petit mec, et la vie nous donne des filles. Et puis souvent c’est le contraire : on rêve d’avoir une fille, mais la vie en a décidé autrement. Alors on essaie de se dire que l’important c’est la santé, mais rien y fait. Ce sentiment de déception est plus fort que tout, déraisonnable. Et l’entourage a du mal à comprendre. Après tout, certaines ont du mal à concevoir ! Certains perdent leurs enfants ! Mais c’est parfois difficile de voir de la logique et du bon sens, là où les sentiments l’emportent. Vouloir une fille mais n’avoir que des garçons, c’est faire le deuil. Et Nathalie nous raconte le sien.
“Ne me dis pas que l’important est qu’ils soient en bonne santé. Je t’arrête tout de suite. Ces petits hommes qui ont grandi en moi, je les aime de tout mon cœur. Là n’est pas la question. Je ne suis pas triste d’avoir eu deux garçons. Aucun de mes garçons n’est une déception. Mais je dois faire le deuil d’avoir une fille.

Est-ce que toutes les femmes n’en rêvent pas ?

Jamais je n’irai faire les magasins pour une robe de mariée ou une robe de bal que je jugerai secrètement trop sexy pour ma fille. Pour un garçon, ce n’est pas la même chose. Gris ou noir ? Couleur de la cravate ? Merci madame et bonne journée. Trente minutes, pas une seconde de magie et c’est réglé.
Jamais je ne jouerai aux Barbies. Ici, la maison est remplie de super-héros, d’autos, de blocs, de dinosaures et de figurines. J’ai bien deux ou trois poupées qui se font trimbaler par le cou quelques fois. Mais c’est seulement pour mieux les lancer l’un à l’autre. À qui vais-je léguer mes Barbies d’enfance affectueusement conservées dans le but les offrir un jour à ma fille ?
Jamais je ne transmettrai ma sagesse à propos des hommes à une adolescente qui a eu le cœur brisé par un jeune boutonneux qui ne la méritait pas. Je n’aurai pas à enseigner à ma fille à se respecter et à se faire respecter au risque de perdre de l’intérêt.

Mais j’enseignerai à mes garçons à ne pas être ces petits cons pour vos filles, promis.

Jamais je ne ferai de tresses sur une petite tête qui n’arrête pas de bouger. Et comme j’aurais aimé voir papa coiffer sa mini. Une petite couette qui n’aurait pas survécu plus de dix minutes, mais réalisée à la sueur de son front.
Jamais je n’aurai besoin d’acheter des vêtements pour filles. Cette section du magasin ne me concernera jamais et pourtant, elle m’attire tellement. J’avoue ne pas être une fan de rose. Mais la robe en jeans, les souliers ballerine, le legging fleuri, les pinces pour les cheveux, la petite robe en tulle… elle aurait été une fashionista cette enfant que je n’aurai pas. Maman se serait gâtée.

Mais ce sera finalement pour une autre maman.

Jamais je n’aurai de petite partenaire pour venir passer trois heures au salon de coiffure à se faire faire des mèches ou pour aller au spa ou encore chez la dame qui fait des beaux ongles. Et alors que je me fais tranquillement à l’idée que je n’aurai pas de fille pour m’accompagner, mon mari se fout de l’importance que ça a pour moi…

Jamais je ne connaîtrai cette relation si spéciale entre une mère et sa fille. Tous ces sujets intimes que l’on aborde uniquement à l’abri de l’amour maternel m’échapperont. Les jambes à raser, les premières menstruations, le grand amour et les moins grands, l’inconnu de la première grossesse, les questionnements existentiels à propos de son couple, les inquiétudes à propos des enfants.

Alors à toi, la fille que je n’aurai jamais, sache que j’aurais aimé être ta mère et partager toutes ces choses typiquement féminines avec toi. J’ai imaginé ces moments bien souvent, mais tout ça n’existera que dans ma tête et toi, dans mes rêves. C’est aujourd’hui que je commence à faire mon deuil de toi car il est maintenant clair que tu ne feras jamais partie de ma vie.

Mes 2 fils, c’est les derniers…