Cancer de la moëlle épinière : Aurélie mam’ange de Melvin

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On continue notre série de témoignages avec cette fois-ci, Aurélie. Elle est maman de 2 enfants, et mam’ange du petit Melvin, décédé d’un cancer de la moëlle épinière, alors qu’il avait à peine 2 mois. Aurélie est anéantie, forcément. Elle avait besoin de mettre des mots sur sa souffrance. Pour crier au monde entier sa douleur, et sa tristesse infinie. Exorciser cette peine en la couchant sur papier. Non pas pour l’atténuer, impossible. Mais pour la rendre plus contrôlable peut-être. Elle avait besoin de se confier à vous. Alors je vous laisse découvrir ses mots…

Melvin est né le 30 novembre 2019.

A la maternité, il ne bougeait pas les jambes. Pourtant, ils nous ont dit qu’il était tonique. Nous avions eu 2 enfants, alors on savait que quelque chose n’allait pas. A notre sortie, je suis allé voir notre médecin traitant qui a contacté l’hôpital de Reims. Elle pensait à un handicap.

Le 20 janvier, Melvin est hospitalisé. Lorsqu’ils l’examinent, ils voient que quelque chose ne va pas. Ils lui font passer une batterie de tests. Puis, un professeur vient nous voir, et nous annonce que Melvin a un cancer de la moelle épinière. Il a aussi une pupille dilatée, à cause de la maladie, signe que le cancer a atteint la tête. Puis le couperet tombe.

Il n’y a aucun traitement.

Nous sommes complètement anéantis. Ils nous demandent de rester à Reims quelque temps mais notre décision est prise : il faut que Melvin soit confortable pour ses derniers instants de vie. On nous annonce qu’il ne lui reste que quelques heures, quelques jours, quelques semaines à vivre. C’est atroce à entendre pour des parents, mais ça l’est aussi pour sa sœur et son frère.
Le 1 er février, l’état de Melvin s’est tellement détérioré, qu’il nous est insoutenable de le voir souffrir autant. Chaque jour, on s’occupe de lui, on prend nos photos, on se construit nos souvenirs, même si bébé est malade.

Nous voulions en profiter un maximum.

Je le lève de son lit avec sa perfusion et sa sonde, mon conjoint m’aide beaucoup. Nous le mettons dans son transat mais il ne respirait pas normalement. On voyait bien que ce n’était pas la grande forme. Nous attendions que cela passe un peu pour aller le laver. Finalement nous n’aurons plus jamais l’occasion de lui donner son bain. Vers 15h, j’ai vu que ça n’allait vraiment pas. Il est devenu bleu et faible. Je dis à mon conjoint : « non pas maintenant, pas possible ». Mon bébé était en train de partir. Mon conjoint l’a pris dans ses bras pour qu’il ne soit pas seul. Nous l’avons enlacés à tour de rôle jusqu’au bout.

A 15h30, son coeur s’est arrêté de battre.

Notre fille, notre courageuse petite fille, a tenu à dire au revoir à son petit frère. Elle n’a que 6 ans, mais elle y tenait. Elle lui avait donné un surnom, Petite tête de Noisette. C’était sa petite tête de noisette.

Nos familles, nos amis, tous étaient là pour nous aider et nous soutenir. Mon conjoint a voulu habiller notre petit ange. Pour qu’il soit beau et au chaud. Il a fait preuve d’un courage exceptionnel. Moi, en voyant les pompes funèbres arriver je ne pense qu’à une chose : « Ne m’enlevez pas mon bébé ». A Reims, les infirmières et le personnel sont sortis dire au revoir à Melvin dans le service. C’était tellement touchant. Ils sont supers, ils nous ont aidés, guidés et ont tout essayé pour sauver mon bébé.

Notre famille est incomplète, à tout jamais .

Nous avons été réduits à créer une cagnotte pour l’enterrement. Une honte pour nous de ne pas pouvoir assumer tout seuls. Mais nous n’avons pas eu le choix. Aucun parent ne devrait enterrer son enfant . Je suis maman d’un ange que je pleure chaque jour désormais. Il a tellement souffert durant sa si courte vie, que c’est à notre tour maintenant de prendre sa souffrance.

Qu’il repose en paix.

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1 Comment
  • Charline
    avril 26, 2020

    Je suis en larmes en lisant ce post. Que dire? Rien ne peut apaiser une telle douleur. Je vous souhaite la force de continuer et de vivre le bonheur avec vos autres enfants.