Éducation bienveillante : Ce concept qui me dépasse.

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En ce temps de confinement, avec nos enfants cloitrés à la maison, nous avons largement eu l’occasion de tester nos limites en terme d’éducation. Et aujourd’hui j’aimerais qu’on parle d’éducation bienveillante. Vous savez ce terme à la mode, ou éducation positive, ça marche aussi. Ces dernières années, on entend parler que de ça. Lorsqu’il s’agit d’élever des enfants, la bienveillance et le positivisme font foi.

Oui mais voilà.

Je n’ai absolument rien contre ces 2 termes. Je les applique d’ailleurs au quotidien autant que faire se peut. Mais quand je vois comment nous, ou nos ainés avons été éduqués, je me dis qu’on est quand même vachement sous pression aujourd’hui.

Avant, c’était la gifle qui faisait foi.

Non pas que je fasse l’apologie de la gifle, je suis totalement contre et je n’en ai jamais mis à mes enfants, mais je me dis qu’il y a eu un sacré bond en avant en matière d’éducation. C’est bien de le dire parfois. Parce que prôner la bienveillance et attendre tous les parents au tournant dès qu’ils ont un moment de faiblesse, c’est un peu contradictoire.

Les moments de faiblesse il y en a, croyez moi.

Quand les enfants sont récalcitrants, qu’ils sont submergés par leurs émotions et les font ressortir de la manière forte, il faut s’accrocher. On est tous d’accord que c’est plus fort qu’eux, et qu’au fond leurs crises incontrôlables pour nous le sont également pour eux. Mais bordel on est pas des robots ! Alors quand c’est difficile à gérer pour eux, ça l’est tout autant pour nous.

On réagit parfois à chaud, on crie, on s’énerve.

Et c’est pas grave. Quand je vois que des mamans n’osent même plus se plaindre, sous peine de se faire lyncher par les mamans parfaites qui prônent pourtant la bienveillance ! Qu’elles viennent me dire qu’elles n’ont jamais levé la voix sur leur enfant ! Quand il ne veut pas rester dans son lit à 22h passées, et qu’il débarque pour la 7ème fois dans le salon ? Ou quand il fait une crise de hurlements au supermarché parce qu’on a refusé de lui prendre 10 paquets de bonbons ? La maman parfaite me dira qu’un enfant n’a rien à faire dans un supermarché, “c’est beaucoup trop stimulant voyons!” et bien chère maman parfaite, sache que parfois nous n’avons pas le choix ! Mieux vaut-il le laisser dans la voiture dans ce cas ? Non ? C’est bien ce qu’il me semblait.

Donc on respire, et on lâche du lest.

Ca me gonfle tellement de me sentir coupable parce que j’aurais été à cran toute la journée. Il y a des jours avec et des jours sans. Et franchement, en confinement, il y a beaucoup de jours sans, il faut l’avouer. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne les aime pas nos petits monstres. Ca veut dire que nous aussi on ressent des choses, et qu’il est parfois compliqué de les exprimer autrement qu’avec des cris. Chaque parent fait de son mieux, tout le monde est d’accord sur ce point. Alors à quoi ça sert de se jeter la pierre et d’être dans le jugement permanent ?

Mettre un enfant au coin ne l’a jamais tué.

Un moment d’isolement, de calme après la tempête, c’est bénéfique pour tout le monde. Et ça ne remet pas en question toute l’éducation bienveillante qui aura été mise en pratique par ailleurs. Punir un gosse parce qu’il a dépassé ses limites, je ne sais pas si c’est bon ou mauvais, je sais juste que ça fait du bien. Ca permet de prendre du recul et d’éviter de franchir une ligne rouge où les conséquences seront plus difficiles à surmonter. Cela fait-il de moi une maman “malveillante” ? Non, juste humaine.

Je ne tape pas, je ne gifle pas. Je ne met pas de fessée.

Pour moi ,c’est là que se situe la ligne rouge. Par contre, crier, punir ou s’énerver, c’est peut-être contre-productif, mais ça défoule. L’éducation bienveillante c’est bien beau, mais sur le terrain, dans le concret, faut tenir la barre. Même dans la tempête. Et sur le Titanic, quand le bateau coulait, le capitaine a d’abord été ferme et puis il s’est résigné. Il s’est mis derrière sa barre et il a attendu d’être englouti par l’océan.

Alors moi, j’essaie d’éviter l’iceberg.

Même si ça signifie qu’il faille mettre de côté ces préceptes très jolis sur du papier glacé. La vie c’est pas noir ou blanc, c’est des nuances de gris. Faut pas se taper sur la gueule dès que quelqu’un avoue avoir craqué. Faut s’épauler, et se dire qu’on fera mieux demain. Et qu’il n’y a pas d’éducation bienveillante et malveillante. Il y a l’éducation humaine. Parentale. Et c’est déjà pas mal.

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