Il est minuit, et je vous écris ces quelques lignes après avoir enfin mis les enfants au lit. A minuit. Aujourd’hui était un mauvais jour, c’est vraiment peu dire. Ponctué de fatigue et de frustration. De colère contenue, et de nerfs à vifs.
Perdre son calme et devenir une version horrible de soi même.
La patience d’un parent est élastique, étirable, mais pas indestructible. Et on ne devrait pas s’auto-flageller d’être humain. Mais quand même. La déception est grande. Un arrière goût d’échec qui n’a pas lieu d’être. Si on se pose la question, si on se remet en question, c’est qu’on veut faire mieux. Mais quand même.
Aujourd’hui était un mauvais jour.
Le genre de jour où tu as envie de coucher tes enfants dès leur réveil. Le genre de jour où si tu avait été seule, tu ne te serais pas levée du lit. Pas le goût, pas l’envie. Une journée blanche, à rien faire. Mais quand tu as des enfants, tu fais quand même. Et tu essaie de survivre à cette journée qui s’annonce interminable. Il y a des jours avec et des jours sans. Mais avec des enfants, même les jours sans tu te dois d’être à 100%. Pas simple.
Tu t’adresses à eux sans une once de patience.
A siffler entre les dents, telle une ventriloque en colère. Et le soir venu, quand ils te disent qu’ils ont peur des monstres sous leur lit, tu as envie de leur répondre que les monstres c’est eux. A refuser de se coucher alors qu’il est minuit passé. A avoir passé la journée à hurler dans mes oreilles, s’entretuer comme deux ennemis sanguinaires. Des monstres qui ont tiré sur la corde, encore et toujours, à longueur de journée. Tu as envie de le dire mais tu ne le dis pas.
Jamais de la vie.
Parce que tu sais que demain est un autre jour. Que ce ne sont que des enfants, des éponges à sentiments. Et s’ils ont été infernaux, c’est parce que tu n’as pas eu la patience de les voir autrement. Ils se sont adaptés à ton humeur du jour, et c’était pas joli joli. Mais ce ne sont que des enfants. Et ces mauvais sentiments s’en iront avec le soleil qui se couche.
Tourner la page pour vivre mieux.
Parce que ces petites monstres, ce sont les tiens. Ils sont parfois difficiles, incompris, extrêmes et excessifs. Mais tu les aimes à en crever tes enfants. Et tu te fais confiance, tu sais que ça ira! Si un autre mauvais jour se présente, tu le vivras comme tu pourras. Mais tu ne t’excuseras pas d’être faite de chair et de sang. Tant pis pour la bienveillance, l’objectif est de survivre à ces jours de l’enfer.
Maman géniale
juin 24, 2020Merci pour votre article, pour avoir l’honnêteté et le courage de le dire. Oui il y a des jours où tout va mal, où on a pas de patience et tout semble aller de travers. Comme quoi, notre comportement et notre humeur jouent sur nos enfants. Nous ne sommes pas parfaits après tout, acceptons-le 🙂