Club Mamans

Je suis la mère chiante

La mère rabat-joie. Je suis celle que je ne voulais pas être mais que je suis malgré moi. Car papa a le beau rôle et finalement ça me va bien. Il est tellement peu présent par moment, à cause du travail et de ses engagements, que je veux qu’il ne partage que des bons moments avec les enfants. Alors moi je suis la mère chiante. Pour équilibrer.

Celle qui met des limites.

Qui refuse un chocolat quand on en a mangé bien trop déjà. Qui hausse la voix quand elle n’arrive pas à se faire entendre. J’essaie de battre le chaud et le froid, d’alterner entre main de fer et gant de velours. Trouver le bon grammage pour que la balance reste bien au milieu. Mais quand même. Ça penche souvent du mauvais côté j’ai l’impression.

Je suis chiante avec les autres aussi.

J’ai des principes et j’attends que le reste du monde les applique avec mes enfants. Alors parfois je me heurte à un conflit générationnel. “Attends ça ne t’as pas tué toi de regarder la télé à 7h du matin !” Oui mais moi je préfère qu’ils jouent avec leurs jouets. A 7h leurs petits yeux ne sont pas encore prêts à être agressé par toute cette lumière bleue. “Ils n’ont pas eu de bonbons aujourd’hui, ils peuvent bien finir le paquet !” Je préfère qu’ils n’en mangent pas autant. Ils ne sont pas habitués à manger autant de sucre d’un coup donc j’aimerais qu’on fasse comme je dis.

Je passe pour la relou de service.

Mais j’ai besoin de contrôler la situation. J’ai besoin de savoir ce qu’il se passe, ce qu’ils font, pour essayer de prévoir ce qu’ils deviendront. Parce que j’estime que l’éducation se joue maintenant. Donc l’heure du coucher est importante, même “s’il fait encore jour maman !”. Alors on se brosse les dents matin et soir. On évite le sucré après 18h. On lit une histoire et on se fait des câlins pour dire que l’on s’aime.

Parce qu’à travers toutes ces règles, il n’y a que de l’amour.

Si je ne les aimais pas, je ne me prendrais pas autant la tête. Si je ne voulais pas le meilleur pour eux, je les laisserais faire comme ils le souhaitent. Mais est-ce leur rendre service que de les laisser totalement libres ? Sont-ils conscients de la notion de bien et de mal ? Je ne suis pas sûre.

Alors je suis la mère chiante.

Et je le resterai jusqu’à ce qu’ils soient capables de se prendre en main tout seuls. Et même à ce moment là, je ne lâcherai pas prise. Ce sont mes bébés, et jusqu’au bout ils le resteront.